YSER HOUCK Pour le patrimoine flamand

UTILISATION DU LIN dans la rénovation

UTILISATION DU LIN EN RENOVATION 

Aujourd'hui, on incite à isoler notre maison pour réduire la consommation d’énergie fossile, mais bien souvent avec des matériaux issus du pétrole comme la laine minérale, le polystyrène… c’est une aberration !

Il existe une gamme de produits naturels que nous pouvons utiliser.


Miscanthus Hardifort

Le « vivant » quelques soient, ses espèces, a depuis son origine cherché à sécuriser son espace par une adaptation à son environnement géographique, géologique comme la nature qui l'entourait. C'est ainsi que l'espèce humaine a utilisé les ressources à proximité et ce, pendant quelques millénaires. Citons la terre, le bois et le végétal présents à portée de mains. Sommes-nous si éloignés de cette approche dans nos comportements actuels?

Les contextes climatiques comme politiques remettent en cause notre rapport à la nature. Depuis le siècle des lumières avec le développement des énergies, nos modèles d'urbanisation et d'habitation comme nos exigences de confort ont considérablement évolué. La question de nos modes de production comme de consommer a donc impacté le climat de façon alarmante. Bien que le qualification de « durable » soit évoqué depuis plusieurs années, nous n'en étions pas arrivés hélas au « renouvelable ».

Le secteur de l'agriculture n'avait jusqu'ici été sollicité que sur la question de la production alimentaire et la tendance qui poussait les agriculteurs à diversifier leurs activités pour trouver de nouveaux modèles économiques. Les enjeux sont ici capitaux car l'agriculture comme le secteur du bâtiment font parti des principaux producteurs de gaz à effet de serre.

Par ailleurs, la raréfaction des matières premières non renouvelables comme par exemple le sable pour la construction de béton ou de métaux rares justifie de la recherche de matières premières mobilisables en grande quantité ou de matières renouvelables.

C'est ici que les choses s'inversent en une nouvelle tendance qui se trouve être aujourd'hui réglementaire (RE 2020) afin de réduire la production de carbone.

 
Béton de lin YH


Bloc de lin BATILIN

La boucle est donc bouclée en partant des huttes préhistoriques, des maisons en torchis, des chaumières de Flandre et de Normandie. Le matériau locale et végétal revient au secours de notre planète et de notre santé. Les isolants comme l'herbe, le lin, le coton, le chanvre, le jute, le bois, la paille… issus de l'agriculture trouvent ainsi une autre appellation que celle de déchets. Ainsi les anas de lin étaient souvent qualifiés ainsi, mais aussi la paille qui était auparavant brûlée. Autour de nous, citons la première rénovation à Berthen, une isolation de plancher en béton de lin réalisée par Yser Houck à la ferme Capoen mais aussi le miscantus qui pousse à Hardifort, transformé en bloc de remplissage.

Il ne faut pas oublier la construction de maisons en paille et paille porteuse. Rappelons qu'une des premières maisons en paille est née en 1910 et que pour la paille porteuse (technique Nebraska), elle est né en plein champ, lors des moissons vers 1880 au États-Unis ; un projet est en cours sur Hazebrouck. A ces exemples, ajoutons, le colza, la paille de lavande, la paille de riz…

 
Maison béton lin et chanvre

L'agriculture est ici capable de relever le défi de la réduction des gaz à effet de serre à condition que sa production demeure « régionale » et qu'elle maîtrise toutes concurrences sur sa matière première à l'exemple de l'usage du lin (panneaux, paillage, granulés, combustibles, bloc, vrac... ). « Sachons raison garder ».

Toujours est-il que les végétaux ainsi évoqués permettront d'obtenir un équilibre économique à la chaîne de valeurs, du producteur au consommateur ainsi qu'un véritable levier pour réduire les gaz à effet de serre sur l'ensemble des territoires régionaux.

Nos chaumières n'étaient pas si mal pensées… !

Félix BOUTU/Alain LUCAS