La Flandre est un pays riche en paysages et par conséquent en oiseaux ! Nous allons ici découvrir la douzaine d'espèces de rapaces diurnes qui nichent sur le territoire flamand. Ces oiseaux sont très utiles aux agriculteurs et aux hommes en général car ce sont de grands consommateurs de rongeurs.
Chez la grande majorité des espèces de rapaces, les femelles sont plus grandes et plus lourdes que les mâles, elles ont ainsi plus de ressources pour pondre et couver les œufs puis les oisillons. Cette caractéristique est particulièrement visible chez certains des oiseaux présentés ici.
La Buse variable
C'est l'une des deux espèces les plus communes en Flandre, elle est d'ailleurs présente sur tout le pays. Très adaptable, elle est peu dérangée par les activités humaines. On la croise fréquemment en bord de route sur des poteaux ou dans les champs sur des meules de foin, elle est le plus souvent en train d'observer la plaine à la recherche d'une proie. Econome en énergie, elle préfère fondre sur sa cible de son perchoir plutôt que rechercher activement son repas en vol comme les faucons. On la reconnait par son bec jaune et ses yeux marron, son plumage est très variable, de presque blanc à marron foncé presque uni.
Le faucon hobereau
Sa silhouette ressemble à celle du Faucon crécerelle mais il est plus fin, c'est un des plus petits faucons d'Europe. Très bon chasseur en vol, son agilité lui permet de capturer des hirondelles et même des libellules au-dessus des points d'eau. Grand migrateur, il passe l'hiver au sud du Sahara. Cet oiseau habituellement très discret devient bavard pendant sa période de reproduction, on peut facilement l'entendre pousser des cris près du nid nouvellement formé.
Le faucon pèlerin
C'est l'un des plus gros faucons européens et l'oiseau le plus rapide du monde, il dépasse les 320 km/h en attaque en piquet ! Son alimentation est variée, il chasse surtout des oiseaux, jusqu'au pigeon, qu'il capture en vol, et ne chasse que rarement des rongeurs au sol. Lors de ses piquets vertigineux, sa proie est généralement assommée sur le coup. Seules sa queue et ses ailes, très mobiles, lui permettent de ne pas percuter le sol lors des attaques. Malheureusement très sensible aux dérangements et à la diminution de son espace de vie, il est aussi l'un des faucons les plus rares en France.
Le busard des roseaux
Ce busard est le plus grand de sa famille et le plus répandu en Flandre, il est très présent sur le marais Audomarois. Il chasse les rongeurs, amphibiens et poissons rencontrés mais aussi les oiseaux d'eau, qu'il épuise en les forçant à plonger sans arrêt en survolant le point d'eau à basse altitude. Il niche au sol, souvent au milieu des roseaux à proximité de points d'eau et parfois dans les champs.
Le busard St Martin
Le Busard Saint Martin niche en majorité dans les champs, ce qui provoque assez souvent la destruction des nids lors des récoltes, et dans les arbustes bas et fournis. Il réussit néanmoins à conserver une population stable dans la région. Le mâle gris est très semblable au mâle Busard cendré. Il chasse de nombreux petits mammifères, rongeurs et lapins. Chose rare parmi les rapaces, en dehors des périodes de reproduction, ce Busard a tendance à se regrouper en petits groupes pour chasser.
La bondrée apivore
Il s'agit d'un rapace brun de taille moyenne, ressemblant à la buse. La Bondrée a une alimentation très spécialisée et de ce fait, est très sensible aux conditions climatiques. En effet, elle est exclusivement insectivore, elle mange en grande majorité des guêpes et des abeilles et ne se rabat sur les rongeurs et les petits oiseaux qu'en cas de disette. Narines plates, plumes écailleuses autour des yeux, peau épaisse, elle est parfaitement adaptée à son régime. Grande migratrice, elle passe l'hiver au sud du Sahara. L'œil est jaune vif chez l'adulte et la tête souvent grise chez le mâle.
L’épervier d’Europe
Cet oiseau est l'un des meilleurs chasseurs en vol, spécialisé dans la capture surprise de passereaux (merles, grives et plus petits) et parfois de pigeons. Ses courses poursuite acrobatiques lui valent parfois d'ailleurs de percuter un obstacle à la suite de sa proie. Le mâle est beaucoup plus petit que la femelle, il s'agit de l'espèce ou le dimorphisme sexuel est le plus marqué. Il possède des couleurs similaires à l'Autour des palombes mais reste beaucoup plus petit. L'Epervier est un oiseau très discret mais prolifique puisque les nichées atteignent facilement 6 oisillons.
Le faucon crécerelle
C'est le rapace le plus répandu en France, il s'adapte bien aux activités et aux constructions humaines, quitte à nicher un peu n'importe où (Soupentes, corniches,…) ce qui peut lui attirer des soucis. Très grand amateur de campagnols, il suit en partie les déplacements des populations de ces petits rongeurs. Spécialiste du vol surplace en position du « Saint-Esprit » (ailes bien écartées), sa manière de repérer ses proies demande plus d'énergie que la buse ou les rapaces plus lourds. Une fois son repas localisé, il attaque en piquet, en fondant sur sa proie, comme tous les faucons.
Le Crécerelle est un des rapaces les plus prolifiques, avec des couvées de 3 à 6 petits et parfois deux couvées dans l'année. Sa consommation non-négligeable de rongeurs en fait une aide précieuse pour les jardiniers, maraîchers et agriculteurs.
L’autour des palombes
Ce rapace imposant est un grand prédateur de pigeons, corvidés et même autres rapaces, parfois de même taille que lui. Son vol est assez lourd, cela ne l'empêche pas d'attaquer les proies en vol par surprise mais il est peu doué pour les longues poursuites. Cet oiseau de proie solitaire est amateur de grandes forêts pour construire son aire et de plaines pour la chasse. Comme pour l'Epervier, il existe une grosse différence de taille entre mâles et femelles mais les couleurs sont les mêmes pour les deux sexes.
Le busard cendré
Cette espèce très rare niche presque exclusivement dans les champs de céréales, de nombreux nids sont détruits lors des récoltes, d'où sa rareté. On observe cependant depuis quelques années une adaptation lente mais bien présente par endroits, certains oiseaux se mettent à construire des nids dans des troncs creux. Le mâle est gris cendré, assez visible, mais la femelle est marron pour camoufler les œufs.
Autrefois considérés comme nuisibles, à grand tort, toutes les espèces de rapaces, diurnes et nocturnes, sont aujourd'hui protégées en France, sans exception ! Les abattre ou détruire leurs nids est interdit et passible de lourdes amendes car certaines espèces ont vu leurs populations diminuer de façon drastique dans la seconde moitié du XXème siècle. En France, grâce à ce statut protégé la plupart des rapaces ont aujourd'hui une population stable, voire en expansion.
Texte de Lucile Royer