YSER HOUCK Pour le patrimoine flamand

Le buis

Le buis (buxus sempervirens) est présent dans nos jardins depuis la fin du Moyen-age. Il n’y a guère de maison qui n’en avait un pied le long du trottoir en briques qui séparait la demeure du jardin. Les jardins de curés en avaient eux souvent bien davantage. Il faut dire qu’il est indispensable un jour chaque année, le dimanche des Rameaux. Ce jour là chaque famille devait apporter (et bien souvent apporte encore) sa branche de buis afin qu’elle soit bénie par le prêtre.
Le vendredi suivant -vendredi Saint- on ne manquait pas de fixer une branchette à chaque crucifix de la maison, ni d’en ficher une dans la terre à l’extrémité de ses champs. D’autres trempées dans l’eau bénite servaient aux bénédictions.
Arbrisseau résistant, toujours vert, les branches cassées se dessèchent en gardant leurs feuilles. Il était donc tout désigné pour ce jour des Rameaux où les autres feuillages ne sont pas encore ouverts. Il remplace le laurier des pays latins.

Le buis pousse très lentement, ce qui contribua également à son succès, il se taille admirablement, permet de créer des bordures et des arabesques durables. Il prit ainsi la place de l’hysope utilisée chez nous au Moyen-age pour ces décorations.
Le buis s’accommode des sols les plus variés, préférant cependant les terres calcaires. Il croit également sous bien des climats : Méditerranéen, océanique ou continental. Il ne craint pas d’avantage le gel que la sécheresse. Il croit tout doucement si on le laisse pousser, de quelques 5 centimètres par an, mais pourra au bout d’un siècle ou deux atteindre 5 à 6 mètres de hauteur. Il a une longévité remarquable, plusieurs siècles (il peut cependant atteindre 25 mètres dans les pays méditerranéens, Sicile ou Sardaigne).
Arbuste à croissance lente, il a par conséquent un bois très dur et très résistant d’une belle couleur jaune, il est fort recherché pour le sculpteur ainsi que ses racines pour le pipier.