YSER HOUCK Pour le patrimoine flamand

La belette

Comme les autres mustélidés (putois, blaireau, fouine, martre), la belette a réputation d’être un animal nuisible car assoiffé de sang, destructeur des nichées et des jeunes lapins. Pourtant c’est un joli animal bien plus utile qu’on ne le pense. De la taille d’un rat, la femelle mesure moins de 20 cm pour un poids d’une cinquantaine de grammes, le mâle lui peut peser 130 grammes pour 25 cm de longueur. Dans tous les cas elles sont si minces qu’elles peuvent se glisser dans une galerie de taupe, leur tête ne dépasse pas 2 cm de large ! Les pattes de la belette sont courtes et menues, elle se dresse souvent sur ses pattes arrières, musclées, en « chandelier » pour observer les environs. Ses pattes sont munies de griffes qui lui permettent de grimper aux arbres mais aussi de saisir ses proies. Elles se déplace en bondissant le dos courbé. Le corps est souvent couvert de poils lisses, bruns rougeâtres avec un ventre blanc.
La belette est un animal fort discret, difficile à apercevoir même en hiver lorsqu’il s’approche des habitations. Il possède plusieurs abris ; trous dans un arbre ou dans un mur, terrier de rongeurs et peut parcourir plusieurs kilomètres à la recherche de proies. La belette se nourrit essentiellement de petits rongeurs (souris, mulots, campagnols, rats) qu’elle chasse en se faufilant silencieusement parmi les herbes et en se glissant dans les nids et les galeries de ses victimes. Elle bondit alors sur sa proie, la tuant instantanément en plantant ses quatre canines très acérées dans la nuque. Par ses chasses infatigables, la belette évite les proliférations des petits rongeurs dont elle est dépendante, les chercheurs ont observés que la belette n’avait pas ou peu de petits lorsque les rongeurs étaient rares, mais qu’elle pouvait avoir 3 portées dans l’année lorsque ses proies sont abondantes. Lorsque les mulots et autres souris se font rares, la belette qui vit aussi bien dans la campagne que dans les bois, se nourrit d’oiseaux ou de leurs œufs qu’elle gobe et aussi, à l’occasion de petits lapins. La belette chasse en solitaire, la nuit puis se cache dans un de ses abris. C’est dans l’un de ses trous qu’elle fait son nid, à l’aide d’herbe et de mousse, lorsqu’elle attend des petits, généralement 4 ou 5 par portée. A leur naissance, au printemps, ils ne pèsent que 4 grammes, ils sont nus et aveugles.
Ils grandissent cependant très rapidement tétant la mère durant un mois puis bénéficiant encore de ses soins durant six mois. La belette transporte volontiers ses petits dans la gueule de place en place pour les protéger des prédateurs. A 7 mois les jeunes quittent leur mère et à un an ils sont adultes.

La belette fait partie de ces carnassiers que l’on appelle parfois « puant » à cause de 2 petites glandes qu’elle possède près de la queue qui émettent une odeur très désagréable en guise de défense lorsqu’elle se sent menacée. Pour intimider ses ennemis, elle crache et émet encore des cris aigus. Mais la belette est également très courageuse s’élançant vers l’intrus quelqu’il soit sans limite et elle ne s’avoue jamais vaincue. Malgré tout elle est très élégante et racée, souple et joueuse souvent comique et attachante, son nom signifie d’ailleurs « petite belle ». On la trouve partout en France en dessous de 1 500 m et à condition que le terrain ne soit pas trop humide. Elle est cependant devenue rare en Flandre, peu appréciée notamment des chasseurs qui voient en elle, souvent à tort, une concurrente. Car si les lapereaux constituent parfois son repas la plupart du temps il s’agit de souris qui prolifèrent très rapidement et causent bien des dégâts, elle en fait un véritable massacre. Si les belettes s’attaquent parfois aux volailles domestiques, les dégâts qu’elles causent sont inexistants en comparaison des services qu’elles rendent comme destructeur des animaux nuisibles. Apprivoisées très petites, elles deviennent très familières, d’une affection débordante, toujours gaies et joueuses. Parfois les gens de la campagne considéraient que leur présence était un porte bonheur pour la ferme.