La fin d'un rêve non achevé !
Né d'un appel à projets lancé par le Conseil Régional alors « Nord Pas de Calais », l'idée fût de rassembler les mondes scientifiques et associatifs (dont Yser Houck).
En parallèle, ma mission professionnelle m'invitait à interroger les impacts de la construction en particulier les matériaux isolants. Ceux-ci étaient sans équivoque une réponse aux enjeux du dérèglement climatique.
C'est en 1998, que le végétal fût associé au liant béton de chaux, avec l'utilisation d'un chanvre défibré appelé la chènevotte. Ce béton de chanvre passa depuis maintes épreuves techniques, réglementaires et performanciels. Il nous restait à identifier en terre de Flandre, une solution végétale propice au développement d'une telle solution. Rappelons que nous avions, il y a bien longtemps, un béton appelé le « torchis ».
Il n'était pas question de provoquer la culture du chanvre étant donné les tensions qu'elle pourrait impliquer à plusieurs niveaux. Nous avions donc autour de nous une filière textile générant à hauteur de 50 % de sa transformation, une paille de lin orientée vers des filières telles que le paillage pour animaux et la fabrication de panneaux de bois.
Nous avions là une solution qui s'apparentait à la chènevotte en bien des points.
Notre projet interdisciplinaire allait donc s'appuyer sur ce matériau local n'impliquant que peu de transformation dans son application.
Le travail de l'université fût essentiel car les résultats de l'instrumentation sur site, furent éloquents à bien des égards, nous motivant pour continuer sur des bâtiments de collectivités comme la médiathèque de Lederzeele, l'école de Millam, la mairie de Sercus et la maison associative de Morbecque.
L'année 2022 devait voir le partenariat avec le SIECF se renforcer et aller plus loin dans la performance et son évaluation.
Le samedi 14 Mai vient clore ce que j'espère n'être que la première étape de développement de l'usage des anas de lin dans la rénovation du patrimoine bâti. J'ai donc formé avec un grand plaisir des particuliers sur l'utilisation des anas de lin en combles perdus. C'est le passage de relais qui me semble essentiel dans cette période où chacun est en quête de repères au sens durable du terme.
Le béton de lin pourrait maintenant prendre le relais de l'innovation et répondre aux exigences actuelles de conforts dans le patrimoine. Il nous faut donc tester, instrumenter, innover et garantir cette solution performante hiver comme été, abordable et répondant aux exigences de réduction d'impacts carbone dans le secteur du bâtiment.
Alain Lucas
Consultant écoconstruction